Fri 19/11/2004
(Source : actu.dna.fr)

Une femme hémiplégique reçoit des cellules souches et retrouve les mouvements

Une Brésilienne de 54 ans, victime d'une hémorragie cérébrale l'ayant laissée hémiplégique et sans l'usage de la parole, a bénéficié d'une greffe de cellules souches dans le cerveau et a recommencé à marcher et à parler en 17 jours.

Cette thérapie inédite, testée pour la première fois au Brésil, semblerait indiquer que les cellules souches peuvent être efficaces dans la récupération de patients victimes de troubles vasculaires, a dit vendredi à la presse le médecin Hans Fernando Dohmann, directeur de l'hôpital Pro-Cardiaco de Rio de Janeiro où a été fait ce traitement "à titre expérimental".

Une expérience avec une seule personne dans le monde ne veut pas dire que ce résultat se répétera sur d'autres patients, selon le Dr Dohmann, mais "je dirais que nous sommes dans une nouvelle ère dans la recherche du traitement de cette maladie".

"Nous sommes encore dans la phase axée sur la sécurité de la méthode afin de contrecarrer de possibles effets colatéraux. La seconde phase servira à tester son efficacité", a déclaré à l'AFP le Dr Dohmann.

L'expérience effectuée par l'Université fédérale de Rio (UFRJ) et le Pro-cardiaco sur Maria da Graça Pomeceno sera réitérée sur quatorze autres personnes.

D'ici 2006, tout devra être conclu et d'ici cinq à sept ans, la méthode pourra être amplement adoptée avec sécurité, selon le docteur.

"Un aspect fondamental du procédé est qu'il ne peut être réalisé que de trois à cinq jours après l'hémorragie cérébrale, dans la phase aigüe, quand il est possible de surmonter la barrière qui sépare le sang du tissu cérébral", a précisé le Dr Dohmann.

Les cellules souches, tirées de la moelle osseuse d'un os du bassin de la patiente, ont été injectées dans son cerveau cinq jours après l'hémorragie cérébrale. Elles ont été injectées au moyen d'un micro-cathéter introduit par l'artère fémorale de la malade et libérées uniquement dans l'artère cérébrale centrale moyenne, où normalement surviennent les troubles qui provoquent l'hémorragie.

"Les cellules souches ont été libérées lentement. Nous avons mis quinze minutes pour injecter les trois millilitres contenant les trente millions de cellules", a ajouté le Dr Dohmann.

Les cellules souches implantées dans cette région du cerveau se sont montrées capables de former de nouveaux vaisseaux sanguins.

En régénérant de nouvelles petites artères, la vascularisation de la région a augmenté ainsi que l'arrivée d'oxygène, de glucose et autres substances qui aident à régénérer les neurones.

Maria da Graça Pomeceno a été montrée à la télévision montant les escaliers de sa maison et prononçant quelques mots alors qu'après l'hémorragie elle avait de grandes difficultés de compréhension et avait totalement perdu l'usage de la parole.

Après cette réussite avec des cellules souches prélevées chez l'adulte, le Dr Dohmann se fait l'avocat de l'utilisation par les chercheurs de cellules souches embryonnaires, potentiellement susceptibles de donner toutes les variétés de cellules formant notre organisme.

"Les cellules embryonnaires sont plus puissantes que les cellules souches adultes. Mais nous devons apprendre à contrôler ces cellules avant de les implanter sur l'être humain", a-t-il ajouté.

Source : AFP
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